Jonas Roisin - 30 mars 2023
Une thématique : l’enfance et son regard sur les appartenances familiales et culturelles qui l’entoure.
Les artistes post modernes que sont les auteurs et autrices de rap nous inspirent depuis quarante ans.
J’aime leurs corpus où s’entrechoquent en poésie le réel raconté et l’enfance remémorée. Adolescents, nous sommes nombreux.ses à y avoir trouvé un style et des paroles denses sur lesquels nous appuyer, en résonnance avec nos tentatives de constructions identitaires plurielles.
L’IAC reste au contact des mutations anthropologiques qui nous affectent en post modernité, tout en accueillant les singularités de nos parcours de vie, rythmés par les attachements, les pertes et les séparations. Le nom John Bowlby sonne d’ailleurs comme un parfait pseudonyme de rappeur.
Cette série de publications est une invitation à l’écoute de l’approche clinique des rappeurs et des rappeuses sur le monde à vivre.
9ième morceau : Le chant des Hommes
Artiste : TTC
Merci les garçons dans le vent des années 2000, heureusement que vous étiez là. Pour débuter l’âge adulte en dansant. Tout en chantant qu’on courrait à perdre haleine après l’amour.
Le chant des Hommes
TTC
Déconcertante est cette immense attente
Car ces 10 ans d’attente se terminent au Printemps
Aujourd’hui j’ai 20 ans je ne suis plus un enfant
Profitant de la vie comme jamais auparavant
J’ai quitté ma cabane pour une belle caravane
Confectionné une flûte avec ma sarbacane
Mes soucis disparaissent car croissante est l’ivresse
Je domine, m’acoquine toutes les mantes et tigresses
Dans ma tête un air de saxophone
Un vieux Jazzman qui ne parle à personne
Les souvenirs se mêlent aux klaxons
Le visage de cette fille m’empoisonne
Un peignoir mauve à capuche verte, une belle émeraude dans son regard clair
Un ciel découvert, une piste et je décolle ou une pelle un cimetière et je creuse, m’enterre
Que choisir ou attendre mais pourquoi je respire, pour gravir écraser tous les
Autres ou bâtir des Immeubles et prouver que je suis bon pour un échange de plaisir un week-end
Une vie en tandem, une vie en tandem, une vie en tandem, une vie en tandem…
Laissez vivre les sirènes, elles sont si fragiles de la porcelaine
Les saisir est une aubaine mais je préfère les regarder dorer sous le soleil
Fermant les yeux j’écoute au casque à fond les décibels
Cette musique rétroactive je fais les plus beaux rêves
À travers les rideaux gris les phares des voitures animent ma nuit
Et même si je ne la connais pas je sais déjà qu’elle n’est plus là
Les bruits de la rue s’effacent et c’est mon cur qui change de tempo
Les yeux fixés vers le plafond je me raconte à demi-mot
Mon orgue se met à jouer seul le soir
Est-ce une drogue?
Et je rêve je saigne, je crève je l’aime
Quand je ferme les yeux, mes oreilles sont des paraboles
Intentionné son visage dessiné
Animée par l’envie d’extérioriser elle se réchauffe contre moi c’est une
Cheminée
Décompression totale dans maison de campagne
Piscine
Plongeoir
Tennis
Peignoir
Parfois je suis si froid, tu sais
Pensif et si loin j’admets
Aimer, tout semble trop court, j’ai peur de tout perdre quand elle pleure de Bonheur…..
Je rentre en retard navré
D’un rendez vous d’affaires
Dans mes vêtements trempés
Tu me dis de me taire
Au lieu de m’agacer
Tu ferais mieux de faire
Semblant d’avoir pensé
À mon anniversaire
Car chaque jour
Les hommes courent après l’amour
Entêtés, tétanisés, dévalisés, à nu
Mais décidés à viser la lune
De miel plus d’une semaine je t’assure
Et que la lumière s’allume
Car l’amour court après les hommes chaque jour
Entends-tu le chant des hommes qui courent après l’amour ?
Ce bruit sourd résonne nuit après nuit, jour après jour
Entends-tu le chant des hommes qui courent après l’amour ?
Ce bruit sourd résonne nuit après nuit, jour après jour